On the Roma road
Catalin Guguianu points out the embarrassment of society towards the Roma community. His works evoke non-conformism discrimination and anti-Gypsyism.
Like the “Travelers”, the Romanian-born artist is an itinerant performer. His artistic expression is characterized by crossed spaces, plural spaces, successive appropriations. In his travel diaries, we meet itinerant performances that burst into urban space to denounce the cultural segregation of the Roma.
With “RRomwellbox”, he diverts the chrome box of the American firm of embellishment which elaborates a technology of liposuction and fetish by adding a quilt as a cover. The hand-embroidered and pinned textile with the colourful and cheerful touches of Gypsy folklore is decorated with a pendant, an allusion to the ritual grigri found in the community.
“The hive” is an installation that depicts the green bins of the city of Paris, regrouped and muzzled by tricolour chains around a light beam. The bright and vertical projection is a recurring architectural perspective of the artist. The installation is also modulated in another area around the Vendôme column. This national symbol encircled by these repulsive bulky and smelly bins, heckles the moral and state dignity which it imposes. The questions relating to precarious parking are highlighted. That of people who escape by moving with him the chains that surround it and that prohibit any crossing. Taboos against gypsies are numerous and even supported by the authorities. In this respect, a decree forbids them to supply bins.
With a certain nonconformism, the installations of Catalin Guguianu acquire a symbolic aura in the field of art. They are sort of ready-made for a new direction. The existing and borrowed object is a starting point, a plastic sign that is stretched towards new possibilities. It becomes the demonstration of a particular ritual that comes to shake the exhibition space.
This work is part of taking possession of reality. Their conceptual variation offers cultural and social understanding instruments that play the chord of irony. Their mobile and ephemeral nature resonates fully with the desecration of the territory and the non-stigmatization of the people. In this disoriented society where some fences fall, others stand facing communities rejected by the mechanisms of exclusion.
Beyond the artistic space, the artist has witnessed the indignities of the Roma community. He has sometimes intervened alongside law enforcement as an interpreter of the Moldavian language in difficult situations with blurred accents. In 2014 in Saint-Denis, the artist was present when the police dismantled a Gypsy camp and separated men, women and children. This timeless moment remains frozen in the memory of the artist. The cries of the children on chartered trams sound like a sad echo. It brings back those days of forced and collective displacements that painfully mark history.
Canoline Critiks.
Sur la route des Roms
Catalin Guguianu pointe la gêne de la société face la communauté Rom. Ses œuvres évoquent avec anticonformisme les discriminations et l’anti-tsiganisme.
Comme les « gens du voyage », l’artiste originaire de Roumanie est un performeur itinérant. Son mode d’expression artistique se caractérise par des espaces traversés, des espaces pluriels, des appropriations successives. Dans ses carnets de route, on y croise des performances ambulantes qui font irruption dans l’espace urbain pour dénoncer la ségrégation culturelle à l’égard des Roms.
Avec « RRomwellbox », il détourne la boîte chromée de la firme américaine d’embellissement qui élabore une technologie de liposuccion et la fétichise en ajoutant un boutis en guise de couvercle. Le textile brodé à la main et piqué d’épingles aux touches colorées et gaies du folklore tsigane est orné d’un pendentif, une allusion au grigri rituel que l’on retrouve dans la communauté.
« La ruche » est une installation qui met en scène les poubelles vertes de la ville de Paris, regroupées et muselées par des chaines tricolores autour d’un faisceau de lumière. La projection lumineuse et verticale est une perspective architecturale récurrente chez l’artiste. L’installation est également modulée dans un autre volet autour de la colonne Vendôme. Ce symbole national encerclé par ces repoussoirs encombrants et odorants, chahute la dignité morale et étatique qu’il impose. Les questionnements relatifs au stationnement précaire sont mis en évidence. Celui d’un peuple qui s’évade en déplaçant avec lui les chaînes qui l’encerclent et qui interdisent tout franchissement. Les interdits à l’égard des tsiganes sont multiples et même soutenus par les Autorités. A ce titre, un décret les défend de s’approvisionner dans les poubelles.
Avec un certain anticonformisme, les installations de Catalin Guguianu acquièrent une aura symbolique dans le champ de l’art. Elles sont en quelque sorte les ready-made d’un sens nouveau. L’objet existant et emprunté est un point de départ, un signe plastique qui s’étire vers de nouveaux possibles. Il devient la démonstration d’un rite particulier qui vient secouer l’espace d’exposition.
Ces travaux s’inscrivent dans une prise de possession de la réalité. Leur variation conceptuelle propose des instruments de compréhension culturelle et sociale qui jouent la corde de l’ironie. Leur caractère mobile et éphémère fait pleinement résonnance à la
désacralisation du territoire et à la non stigmatisation des peuples. A cette société désorientée où lorsque certaines clôtures tombent, d’autres se dressent face à des communautés rejetées par les mécanismes de l’exclusion.
Au-delà de l’espace artistique, l’artiste a été témoin de l’indignité face à la communauté Rom. Il est intervenu parfois aux côtés des forces de l’ordre en tant qu’interprète de la langue moldave lors de situations difficiles aux accents de bavures. En 2014 à Saint-Denis, l’artiste est présent lorsque la police démantèle un camp tsigane et sépare hommes, femmes et enfants.
Ce moment hors du temps reste figé dans la mémoire de l’artiste. Les cris des enfants embarqués dans des trams affrétés retentissent tel un triste écho. Il fait resurgir cette époque de déplacements forcés et collectifs qui marquent douloureusement l’Histoire.
Canoline Critiks.
laRuche
Strongly challenged by the drama of my fellow Roma countrymen being subjected to degrading situations during the dismantling of their camps followed by expulsions, I feel with exasperation, how much this world where we travel so easily is inhumane to « travelling people ».
As an occasional interpreter with the police, I was able to observe that the reasoning of every investigation, was invariably the native discharge – better topped with that one foreign, motivation for a ‘initiatory’ journey, comes and goes.
It is also a netsuke, (a traditional Japanese object, which by tactile reorganization, helps meditation) a junk box in miniature, presented as a key-ring, offered to the public.
The elements of the installation are a military projector with a 1000 m beam of light, surrounded by 7 dustbins, attached by chains.
For the sound track, we did a mix of the album « Beggars Banquet » of the Stones, including « Sympathy for the Devil ‘, ‘Street Fighting Man’, etc.
Another proposal is to surround the base of the Vendôme column with an urban area of these same dustbins.
laRuche
Fortement interpellé par le drame de mes compatriotes Roms soumis à des situations dégradantes lors du démantèlement de leurs camps suivi d’expulsions, je ressens avec exaspération combien ce monde où nous voyageons aisément est inhumain pour les « gens du voyage ».
En tant qu’interprète occasionnel auprès de la police, j’ai pu observer que le leitmotiv de chaque enquête, était invariablement la décharge autochtone – mieux garnie que celle étrangère, motivation pour un voyage « initiatique », va et vient.
Il y aussi un netsuke, (objet traditionnel japonais, qui par recomposition tactile, aide à la méditation) une boîte à ordure en miniature, présenté comme un porte-clés offert au publique.
Les éléments de l’installation sont un projecteur militaire avec un faisceau lumineux de 1000 m, entouré de 7 poubelles, attachées par des chaines.
Pour la bande son, nous avons fait un mixage de l’album « Beggars Banquet » des Stones, incluant « Sympathy for the Devil », « Street Fighting Man », etc.
Une autre proposition est d’entourer la base de la colonne Vendôme avec une agglomération de ces mêmes poubelles.
Une autre proposition est d’entourer la base de la colonne Vendôme avec une agglomération de ces mêmes poubelles.