veloLINGA
VÉLO n.m. (abrév. de vélocipède). Fam. 1. Bicyclette. 2. Sport, pratique de la bicyclette. (Larousse)
LINGA ou LINGAM n.m. (sanskrit Linga). Symbole phallique du dieu indien Shiva.
Il s’agit d’une installation multimédia, ayant pour prétexte la bicyclette, le vélo officiel «velib’» de la ville de Paris, afin d’accomplir un voyage initiatique à travers le temps, au sein du métissage culturel et de la mixité des genres.
La rapidité du développement de ce moyen de transport dans Paris a complètement changé le quotidien de la capitale, même les rapports entre les habitants. L’espace urbain est «humanisé» par la présence de ces centaines de milliers d’utilisateurs du vélo.
En l’occurrence, j’utilise l’abréviation de vélocipède – vélo (les mêmes symboles graphiques du velib’) et le sanskrit LINGA, symbole phallique du dieu indien Shiva …
Devant un diasec double face représentant le pilier surdimensionné d’une station «velib’», est placé un vélo réel, élevé au rang d’objet artistique. Ensemble, ces deux éléments donnent une image phallique. Cette image-là catalyse l’érotisme qui sature l’espace urbain.
A travers ce projet, j’essaie de fétichiser le «velib’» réel, en le présentant comme une sculpture monumentale mais aussi sous la forme d’un netsuké, objet traditionnel japonais qui, par recomposition tactile, aide à la méditation. Je réinvente un personnage emblématique de la culture roumaine et la la legende urbainb, “Mitza la Bicycliste”.
Cette femme est le symbole de l’émancipation féminine. Elle a été la première femme qui a enfourché un vélo à la fin du dix-neuvieme siècle sur l’artère principale d’une capitale européene, Bucarest, surnommée à l’époque le petit Paris.
Mitza la Cycliste avait son propre «club» d’adeptes et d’admirateurs qui comptait aussi des grands noms de la littérature roumaine.
Dont Urmuz.
Cet écrivain inconnu pour l’histoire littéraire européenne a influencé les conceptions d’un Tristan Tzara, en tant que dadaïste.Le Carrousel «veloLINGA» est une sorte de «panthéon» ludique où figurent les protagonistes de cette période d’effervescence culturelle bucarestoise – européenne : Urmuz, Tristan Tzara, Marcel Iancu, Eugène Ionesco, Emil Cioran, Constantin Brancusi.
Les cinq écrans huile sur toile (images numériques aussi) construisent le carrousel en haut duquel, en guise d’aura, je fais défiler numériquement les noms de cette pléïade d’intellos dont Mitza a été la muse.
Il y a la version monumentale, la version jouet, version d’intérieur et la roue.Il serait bien d’assurer le côté sound du projet par une collaboration avec Tricky, sachant qu’il associe toujours ses cadences poétiques à une voix féminine. Collaboration matérialisée par une bande son et par un clip vidéo, moitié réel, moitié animation 3D au sujet de Mitza. Enfin, dans le cycle dénommé «Repères Parisiens», je propose un véritable périple initiatique pour lequel j’utilise les éléments clés de l’installation – le logo, le velib’ et son pilier – sous la forme de projection numérique, d’objets réels, de diasec ou de miniatures.
Ces derniers sont alors placés ou projetés (hologrammes) sur le rempart Philippe Auguste ou sur la façade de l’Hôtel de Ville, dans les loges des maréchaux de France au Louvre, dans un cloître, sur le canal Saint-Martin, en ombres projetées sur les bâtiments (Défense).
Sur la colonne Vendôme (pages 40-41), aux pieds de Napoléon est placé un velib’ réel. L’image, obtenue à l’aide d’une camera posée dans l’axe, est projetée en tant qu’hologramme sur la façade du Ritz et sur le bâtiment en vis-à-vis. Deux projecteurs qui se croisent sur l’installation assurent la transmission durant la nuit.
veloLINGA, the phantasm in reality
Catalin Guguianu creator of works with conceptual installations unique each time in its place. veloLINGA is a transmedia project which introduces the phantasm into reality. It reveals the fictional and erotic components of the self-service Parisien bicycle; the vélib‘.
veloLINGA takes a way of research on several scenic devices; real drawings, objects, Diasec, miniatures, digital projections. It revolves around a monumental sculpture; the oversize vélib’station pillar where a full size bicycle is placed in its center. The association of the two entities reconstitutes a phallus which stands all powerful in urban space. Totemic works eroticise the city with a certain magnetism.
It is not a question of a pure of libido discharge, there is something deeply meaningful as in the subtle presence of Eros in the representation in dialectical form. Let us recall that “Linga”, in Sanskrit corresponds to the phallic symbol of the Indian god Shiva. Virtuous work exploits a visual dichotomy as much as linguistics. Catalin Guguianu all in all subjects meant and with meaning, with the image and the language, the same erotic charge. It considers art as much in its form and contents as in context. It works the concept, overcoming problems and releases it from its impotence while keeping it alive and making it interact with its environment.
Its interest goes in particular to one of the concepts of proxemy; the physical distance separating the people engaged in an interaction and the variations induced by their cultures and differences.
veloLINGA is also a work in charge of references which highlight all the cultural richness of the origins of the artist. It is primarily a homage to a Romanian iconic personality : Mitza the Cyclist, the first woman who rode on a bicycle at the end of the 19th century on the main streets of Bucharest.
This emancipated female had her own “club” of followers where she rubbed shoulders with the great names of art and Romanian literature of the time such as Urmuz, Tristan Tzara, Marcel Iancu, Eugene Ionesco, Emil Cioran or Constantin Brancusi.
To recall this period of cultural effervescence in Bucharest, Catalin Guguianu imagines in the carrousel veloLINGA, the “Playfull Pantheon” where the names of these great men revel. The carrousel is divided by expansion or reduction of the scale, with oil on canvas, digital images, monumental installations, toy version, miniature wheel, Netsuke; traditional Japanese pendant used for meditation which the artist reproduces with meticulousness and an obsessional constancy in his various work.
Lastly, a true initiatory journey entitled “Parisian Compass” takes again the key elements of the installation with a series of holograms projected on Parisian monuments.
Reminders of the intellectuals of Bucharest, which was at the time nicknamed Little Paris, are revived in the French capital.
With veloLINGA, Catalin Guguianu proves to us once more that he is a creator-assembler of unexpected objects. It has this potential of reappropriation of the object to transform it into a new argument, by reconditioning our daily rapport with reality and making it surprising with a delicate and deep provocation which belongs to him.
Canoline Critiks.
veloLINGA, le fantasme dans le réel
Catalin Guguianu créé des œuvres et des installations conceptuelles à chaque fois uniques in situ. veloLINGA est un projet transmedia qui introduit le fantasme dans le réel. Il révèle les composantes fictionnelles et érotiques du vélo parisien en libre-service ; le vélib’.
veloLINGA emprunte un chemin de recherche sur plusieurs dispositifs scéniques ; dessins, objets réels, Diasec, miniatures, projections numériques. Il s’articule autour d’une sculpture monumentale ; le pilier surdimensionné d’une station vélib’ où un vélo à taille réelle est placé devant, en son centre. L’association des deux entités reconstitue un phallus qui s’érige en toute puissance dans l’espace urbain. L’œuvre totémique érotise la ville avec un certain magnétisme.
Il ne s’agit pas d’une pure décharge libidinale, il y a quelque chose de profondément sensé autant dans la présence subtile de l’Eros dans la représentation de l’œuvre que dans le travail dialectique. Rappelons que « Linga », en sanskrit correspond au symbole phallique du dieu indien Shiva. L’œuvre vertueuse joue sur une dichotomie visuelle autant que linguistique. Catalin Guguianu fait en somme subir au signifié et au signifiant, à l’image et au langage, la même charge érotique. Il considère l’art autant par sa forme que son contenu dans son contexte. Il fait travailler le concept, le problématise, le libère de son impuissance en le rendant vivant et le faisant interagir avec son environnement.
Son intérêt se porte en particulier sur l’un des concepts de la proxémie ; la distance physique séparant les personnes engagées dans une interaction et les variations induites par les cultures et les différences.
veloLINGA est aussi une œuvre chargée de références qui soulignent toute la richesse culturelle des origines de l’artiste. C’est d’abord un hommage à une personnalité emblématique roumaine : Mitza la Bicycliste, la première femme qui enfourcha un vélo à la fin du 19e siècle sur l’artère principale de Bucarest.
Cette icône de l’émancipation féminine avait son propre « club » d’adeptes où se côtoyaient les grands noms des arts et de la littérature roumaine tels que Urmuz, Tristan Tzara, Marcel Iancu, Eugène Ionesco, Emil Cioran ou encore Constantin Brancusi.
Pour se remémorer cette période d’effervescence culturelle bucarestoise, Catalin Guguianu imagine le carrousel veloLINGA, un « panthéon ludique » où défilent les noms de ces grands hommes. Le carrousel se décline par agrandissement ou amoindrissement de l’échelle, à l’huile sur toile, sur images numériques, en installation monumentale, en version jouet, en roue miniature, en Netsuke ; un pendentif traditionnel japonais utilisé pour la méditation que l’artiste reproduit avec minutie et une constance obsessionnelle dans ses différents travaux.
Enfin, un véritable périple initiatique intitulé « Repères Parisiens » reprend les éléments clés de l’installation avec une série d’hologrammes projetés sur les monuments parisiens.
Les rémanences des intellectuels de Bucarest, que l’on surnommait à l’époque le petit Paris, sont dès lors ravivées dans la capitale française.
Avec veloLINGA, Catalin Guguianu nous prouve une fois de plus qu’il est un créateur-assembleur d’objets inattendus. Il a ce potentiel de réappropriation de l’objet pour le transformer en nouvel argument, en reconditionnant notre rapport quotidien au réel et le faisant chanceler avec cette délicate et pénétrante provocation qui lui appartient.
Canoline Critiks.